KINESITHERAPIE

LA CRYOTHERAPIE DANS LA PRISE EN CHARGE DES TRAUMATISMES SPORTIFS RECENTS DU FOOTBALLEUR

LA CRYOTHERAPIE DANS LA PRISE EN CHARGE DES TRAUMATISMES SPORTIFS RECENTS DU FOOTBALLEUR

 

INTRODUCTION

Les footballeurs sont soumis à des rythmes infernaux qui multiplient les risques de blessures plus ou moins graves pour la poursuite de leur carrière et leur participation aux grandes compétitions.

Appliquer du froid sur une blessure ou un traumatisme sur terrain, est presque un réflexe dans les milieux sportifs. Cette technique de traitement est utilisée en traumatologie du sport depuis de nombreuses années avec des moyens d’application et des méthodes d’obtention du froid de plus en plus évoluées ; de la même façon, les températures obtenues sont de plus en plus basses.

Si la manière de faire de la cryothérapie a évoluée, le fond n'a pas varié. Le froid est toujours apprécié pour son effet antalgique, anti-inflammatoire, vasomoteur et myorelaxant, mais surtout l'évolution des connaissances physiologiques qui ont permis de mieux comprendre les effets, de définir les champs et les modalités d'application.

Au-delà du soulagement et de l'effet parfois "magique" de l'éponge glacée, quels sont, aujourd'hui, les mécanismes, les limites et les perspectives de la cryothérapie? Et quelle est sa place dans le traitement des traumatismes récents du footballeur ?

Ce travail va se limiter à l’étude des traumatismes récents les plus fréquents chez le footballeur, et qui sont surtout ceux touchant les parties molles du membre inférieur (ligaments et muscles),
à savoir :

L’entorse de genou

L’entorse de la cheville

Les lésions musculaires des compartiments de la cuisse et de la jambe

1ére PARTIE

RAPPEL D'ANATOMIE ET DE PHYSIOPATHOLOGIE DES TRAUMATISMES RÉCENTS

GENOU anatomie

Articulation intermédiaire du membre inférieur

De type synoviale composé de 2 articulations :

Art. fémoro-tibiale « bicondylienne »

Art. fémoro-patellaire « trochlée »

Ostéologie du genou :

Fémur

Tibia

Rotule ou patella

Surfaces articulaires :

Extrémité inférieure du fémur ( condyles fémoraux )

Extrémité supérieure du tibia ( plateaux tibiaux )

Face postérieure de la rotule (facettes médiale et latérale)

Ménisques ( rôle: assurer la congruence des surfaces articulaires)

Moyen dunion :

Capsule articulaire :

Membrane fibreuse qui unit le fémur et le tibia et sinsère au pourtour des surfaces articulaires.

Ligaments:

Ligament latéral interne ‘‘ LLI ’’

Ligament latéral externe ‘‘ LLE ’’

Ligament croisé antéro externe ‘‘ LCAE ’’

Ligament croisé postéro interne ‘‘ LCPI ’’

LCAE + LCPI forme le pivot central du genou

Membrane synoviale:

Plans de renfocement ligamentaire

Plans de renforcement musculaire:

Muscles de la patte doie

Semi membraneux, biceps fémoral, poplité, bandelette de Maissiat, triceps sural,

Tendon quadricipital

GENOU stabilité

GENOU physiologie

Articulation à un degré de liberté :

la flexion : 140° à 160°

l'extension : 0 à 15°

Accessoirement un deuxième degré de liberté à 90° de flexion :

La rotation interne : 30°

La rotation externe : 40°

Les diaphyses fémorale et tibiale présentent des courbures concaves en arrière, lors de la flexion les deux courbures se font face et augmentent ainsi le volume nécessaire aux masses musculaires.

L'extrémité inférieure du fémur est creusée en arrière pour loger la partie postérieure du tibia, sans cela la flexion serait précocement limitée par la butée du plateau tibial et du fémur.

En dehors de la position de rectitude, où l'articulation est verrouillée, le genou est instable car les surfaces articulaires ne sont pas ajustées lune à lautre et nécessitent la présence des ménisques qui vont servir de concordance à larticulation.

ENTORSE DU GENOU

Définition :

Cest latteinte traumatique des ligaments du genou

Résulte de la torsion du genou, pied restant bloqué au sol

Classification :

Lintensité de la douleur nest pas un bon indicateur du degré de gravité, seul compte le nombre de lésions anatomiques :

Entorse bénigne

Atteinte isolé dun des ligaments latéraux,

Douleur vive très localisée au niveau du ligament atteint

Gonflement

Hématomes (suite à la déchirure du ligament)

Laxité + ou importante (mouvement anormal)

Entorse grave

Atteinte dun des 2 ligaments croisés ( LCA +++)

Souvent la rupture est complète ( ne cicatrise pas spontanément)

Symptômes :

Craquement ou déchirure

Sensation de déboîtement du genou

Gonflement articulaire

ENTORSE DU GENOU

Mécanismes de production :

Composante de torsion, membre inférieur bloqué au sol

Surviennent lors de sport dit de « pivot » comme le football

Torsion pure du genou :

Se voit lors du changement de direction, pied fixé au sol et que le poids du corps se dirige dans une autre direction en tournant en sens inverse du pied

Atteinte du LCA

Entorse en valgus flexion rotation externe

Causes : tacle direct, poids du corps dun adversaire

Choc latéral interne ou externe :

Rupture du ligament, par hyper extension

Choc latéral externe +++ (valgus forcé) è atteinte du LLI

Choc latéral interne è atteinte du LLE

Entorse en extension (2 circonstance) :

Shoot dans le vide è lésion du LCA

Hyper extension par traumatisme appuyé è lésion du LCP, puis les coques condyliennes et éventuellement les points dangles postérieurs

Association de deux mécanismes :

Torsion du genou + choc latéral interne ou externe è lésion du LCA et du LLI ou LLE

GENOU diagnostic

Interrogatoire

Examen clinique très rigoureux du genou

Examen complémentaire (radio, échographie, IRM)

Soit immobilisation ou bien orientation vers le milieu chirurgical

Lentorse qui décrit une vive douleur après une chute sans que le genou lâche en se relevant est généralement bénigne

Lentorse est grave, si le blessé rapport que son genou nas pas tenu en se relevant ( peut être sans ressentir de douleur ou de craquement)

CHEVILLE anatomie

Articulation distale du membre inférieur, elle unit la jambe au tarse

Cest une trochléenne

Elle sert de soutien lors de la station debout, permet la marche et oriente le pied lors de la marche

Ostéologie de la cheville :

Tibia

Péroné

Astragale

les 2 premiers forment une voûte dans laquelle semboîte la capsule du troisième

Surfaces articulaires :

Sencastrent lune dans lautre à la façon dun TENON et dune MORTAISE

Les surfaces articulaires présentent sont:

Lextrémité inférieure du tibia

Lextrémité inférieure du péroné

Lextrémité supérieure de lastragale

Moyens d’union :

Capsule

Ligaments :

Ligament latéral externe

Faisceau péronéo - astragalien antérieur

Faisceau péronéo calcanéen

Faisceau péronéo astragalien postérieur

Ligament latéral interne

Plan profond : faisceau tibioastragalien antérieur + faisceau tibioastragalien postérieur

Plan superficiel

Ligament syndesmal

Synoviale : cul de sac antérieur et postérieur

Muscles :

Muscles extrinsèque du pied ( fléchisseurs plantaire et dorsaux, inverseur et everseur du pied)

Muscles intrinsèque

Laponévrose plantaire

CHEVILLE stabilité

trois types d'éléments (osseux, ligamentaire et musculaire) participent à la stabilité de la cheville :

Osseux :

la forme des pièces osseuses

Valgus de larrière pied

Ligaments : LLE, LLI et syndesmose

Muscles : surtout les péroniers latéraux et jambier postérieur (stabilisateurs actifs)

Les ligaments n'interviennent pas uniquement comme des freins articulaires passifs, haubans externes de l'articulation, ce sont aussi des organes sensoriels qui contiennent des récepteurs de la proprioception et qui renseignent les centres moteurs médullaires sur la force, la direction et la vitesse du mouvement. Les centres moteurs régulent les ordres moteurs véhiculés par le nerf sciatique poplité externe vers les muscles péroniers, ceux-ci par leur contraction adaptée, contrôlent le mouvement et éventuellement l'arrêtent avant qu'il ne devienne vulnérant pour les ligaments. Une instabilité de la cheville peut être non seulement le résultat de l'atteinte mécanique du ligament mais aussi de la faillite d'un des éléments de la boucle proprioceptive

CHEVILLE physiologie

Physiologie articulaire :

La cheville permet surtout les mouvements de flexion / extension

Dans le sens latéral, les malléoles empêchent un mouvement complet du tour latéral

Elle est couplée du point de vue fonctionnelle aux articulations sous astragalienne et transverse du tarse

Axes de la cheville :

Axe transversal

Axes longitudinal de la jambe

Axes longitudinal de pied

Mobilité de la cheville :

La cheville a un degré de liberté

La flexion ou dorsi-flexion rapproche le dos du pied de la face antérieure de la jambe

Lextension ou flexion dorsale est le mouvement inverse

Mouvements du pied :

Abduction

Adduction

Supination

Pronation

Éversion

Inversion

ENTORSE DE LA CHEVILLE

Définition: c’est la lésion traumatique des ligaments de la cheville, suite à une sollicitation au-delà de ses limites d’élasticité.

Classification : les entorses de la cheville sont classées selon la quantité des fibres déchirés et le degré d’instabilité qu’elles provoquent. On distingues :

Entorse externe (90%) par atteinte des fibres du LLE, elle sont classées en:

Entorse bénigne : élongation ligamentaire sans rupture complète dun ou de plusieurs faisceau du LLE

Entorse de moyenne gravité : rupture du faisceau antérieur ou moyen du LLE

Entorse grave : rupture plus étendue en avant de la capsule articulaire, en arrière au faisceau moyen (péronéo-calcanéen), voire au faisceau péronéo-astragalien postérieur.

Entorse interne par atteinte du LLI (rare 3%)

Entorse syndesmale par atteinte de la syndesmose

CHEVILLE mécanismes de production

L'interrogatoire orienté permet parfois au praticien de retrouver le mécanisme lésionnel et d'en déduire les probables structures lésées.

Entorse externe:

Torsion de la cheville en inversion et flexion plantaire qui entraîne le pied vers lintérieur et le reste de la jambe vers lextérieur, elle tend alors le LLE

En football, la lésion survient dans la reception dun saut avec un mauvais appui, ou lorsquon marche sur un autre joueur, ou bien forcé suite à un tacle forcé sur la cheville fixée au sol

Entorse interne:

La torsion en éversion avec rupture du LLI est difficile due à sa grande consistance et à la buté de la malléole péronière, qui , du fait dêtre longue soppose au déplacement latéral de la cheville

CHEVILLE diagnostic

Fait appel à une démarche rigoureuse et précise tant clinique que para clinique afin de répondre à 3 questions essentielles : s’agit-il d’une entorse du LLE, est-elle isolée, et quel est son degré de gravité?

Interrogatoire : recherche

ATCD antérieur dentorse de la cheville

Le mécanisme de production

Permet dapprecier la gravité de la lésion

Examen clinique : Doit permettre un diagnostic de certitude et non d'élimination

Inspection

Palpation

Recherche des mouvements anormaux

Examen radiologique, les critères dOttawa: sont demandés

En cas de doute pour éliminer un diagnostic différentiel

Pour permettre de diagnostiquer les lésion osseuses associées

MUSCLES anatomie

les compartiments musculaires les plus atteints lors de la pratique de football sont: la cuisse (quadriceps et ischio-jambiers) et la partie postérieure de la jambe (triceps sural)

Quadriceps :

Masse charnue très volumineuse couvrant l’avant et les côtés du fémur

Formé par 4 chefs : vastes interne et externe, crural et droit antérieur

Action principale est l’extension du genou

Les 4 chefs du quadriceps ont des insertions différentes, mais elles convergent à leur terminaison sur le puissant tendon quadricipital, celui-ci s’attache sur la base de la rotule. De là , partent des fibres et des expansions pour former le tendon rotulien.

Ischio-jambiers :

Muscles de la région postérieure de la cuisse.

Formés par : le biceps femoral, le semi-membaneux, le semi-tendineux;

Tendues de l’ischion à la partie supérieure du squellette jambier.

Action couplée sur la hanche (extension) et sur le genou (flexion).

Triceps sural:

Masse musculaire volumineuse qui forme la saillie du mollet.

Regroupe 3 muscles: 2 jumeaux et le soléaire.

Terminaison commune sur la face postérieure du calcanéum « tendon d’achille ».

Le triceps permet la flexion plantaire de la cheville.

Muscle de la marche et du saut qui permet d’élever le talon du sol

Les lésions musculaires

Les causes principales des lésions musculaires sont les traumatismes, qui sont très fréquentes chez le footballeur

Elles sont redoutées car elles touchent directement le muscle moteur du mouvement. En effet, le muscle est à l'interface entre le système de contrôle qui est le cerveau et le système de support qui est le squelette.

On distingue :

Les lésions musculaires sans lésion anatomique: sont dues à un simple dépassement des propriétés physiologiques normale du muscle, elles regroupes :

Les courbatures

Les crampes

Les contractures

Les lésions musculaires avec lésion anatomique: sont provoquées par un traumatismes interne du muscle, suite à la lésion même de la structure musculaire, on distingue:

L’élongation

Le claquage et la déchirure

La rupture

La désinsertion

La contusion

Localisation des lésions musculaires

Tous les muscles peuvent être l'objet de lésion, cependant certains muscles en raison de leur fonction et de leur morphologie sont plus fréquemment intéressés.

En football, ce sont les muscles du membre inférieur qui sont les plus atteints, on note :

La contusion du quadriceps :

Elle est spéciale, l'hématome entraîne très souvent une contracture réflexe "syndrome de la jambe de bois" ou bien "béquille".

Les contusions du quadriceps sont dénommées légères, modérées ou sévères. Elles sont déterminées par la quantité de mouvement du genou après la blessure; (doux> 90 °, modérée 45-90 ° et sévère <45 °).

L’atteinte siège en plein muscle, à l’endroit du choc.

Lésion du jumeau interne :

La plus courante est la désinsertion partielle du jumeau interne au niveau de sa jonction avec le tendon d'Achille.

C’est une désinsertion musculo-aponévrotique qui siège sur l’aponévrose située à la face profonde du jumeau interne

Localisation des lésions musculaires (suite)

La déchirure des ischio-jambiers :

Survient suite à une hyper flexion de la hanche associée à une hyper extension du genou ( "shoot" dans le vide ).

C’est la lésion musculaire la plus fréquente chez les sportifs de haut niveau

Se localise, préférentiellement, au niveau de la jonction myotendineuse du biceps fémoral +++, bien que le semi tendineux est concerné aussi par cette lésion, +/- semi membraneux.

LÉSIONS MUSCULAIRES (Diagnostic)

Il permet de connaître les accidents antérieurs de la loge musculaire traumatisée, l'état de forme du patient, l'entraînement, l'échauffement, et surtout les circonstances de l'accident.

L’examen clinique repose sur :

L’inspection

La palpation

Facteurs de gravité sont :

Intensité de la douleur

Bruit audible, craquement ou claquage

Tuméfaction ou echymose

Impotence fonctionnelle objectivé immédiatement

Mouvement lésionnel a type d’étirement

Examens para clinique:

Radiologie standard

Echographie ++++

IRM +++

 



07/04/2008
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